Chroniques de la fête…

Lundi…


Danse du chevalet et mort du boeuf

Plusieurs centaines de personnes ont assisté à la danse du chevalet et la mort du boeuf lundi soir sur l’esplanade. 

La mort du boeuf

C’est un moment très fort pour tous les Mézois qui aiment partager ce spectacle folklorique, créé il y a plus d’un siècle pour clôturer la fête locale de façon théâtrale.

Selon une des légendes, une famille pauvre put subvenir à ses besoins et prospérer grâce au labeur sans faille de son bœuf docile et vaillant.

A sa mort, la famille garda sa peau en guise de relique et la fit danser pour les fêtes.

Après qu’il a paradé dans toutes les rues de Mèze, en dansant et claquant sa gueule au rythme du tambour, on tue le Bœuf, l’animal totémique de la ville.

Le cornac (le meneur du Boeuf) scénarise sa mise à mort à la manière d’un matador.

Sous le regard effrayé des enfants, d’un geste sûr, suivi d’une estocade foudroyante qui terrasse la bête, le cornac avec beaucoup de tristesse et d’émotion entérine ainsi les cinq jours de liesse.

Cette fin n’est pas aussi cruelle qu’il y paraît, car elle laisse un goût d’espérance chez les Mézois qui savent que leur Bœuf, tel un phénix, renaît de ses cendres pour tout événement local.

Cette mort symbolique exprime aussi la fin de la fête et nous invite tous à nous retrouver au prochain còp*

*Còp : coup en occitan

Service des archives municipales et du patrimoine

Réf. Albert Fabre et Raymond Arnaud, historiens de Mèze

La danse du chevalet

Dans l’Hérault, la présence du Chevalet évoque la reconnaissance du peuple envers le cheval qui transporta le roi Pierre d’Aragon et Marie de Montpellier pour leurs retrouvailles, grâce auxquelles naquit l’héritier Jacques d’Aragon en 1208.

En mémoire de cette réconciliation, lorsque le cheval du roi mourut, les Montpelliérains remplirent sa peau de paille et le firent danser sur un air attribué à Lully.

Comme 38 villages des environs, Mèze reprend cet événement en exprimant dans sa danse l’épisode du ferrage du Cheval Jupon qui s’y oppose et se dérobe.

Pour sa dernière danse de l’année, le Chevalet de Mèze se produit sur le kiosque et, au son du hautbois languedocien et du tambournet, décline dans le moindre détail les gestes et figures imposés de l’histoire qu’il raconte :

La danse commence par le salut des danseurs aux quatre points cardinaux.

Puis, le donneur d’avoine, appelé le civadaïre*, appâte le Chevalet en agitant son tambourin à grelots rempli d’avoine.

Un brin boudeur et réticent, l’animal s’approche doucement mais la tentation est trop forte, sa gourmandise l’attire vers l’appât;

Il est alors attrapé et ferré par le maréchal-ferrant qui se tenait derrière lui, martelet et tenailles à la main.

Meurtri, ne supportant pas les fers, le Chevalet se débat furieusement.

Le cavalier le maîtrise par des coups de fouet au sol, tandis que le civadaïre tente de l’apaiser en lui présentant une belle portion d’avoine, dans laquelle iI plonge allègrement son museau.

Repu, il est dompté et se rend.

Le ferrage achevé, les danseurs, heureux de leur succès, virevoltent avec grâce et élégance et terminent la danse par un salut.

*La civada c’est l’avoine en occitan.

Service archives municipales et patrimoine

Réf. Article d’Alain Cambon « Mèze votre journal » juin 2009.