Les mois de septembre et octobre, avant l’hivernation de l’insecte, sont deux mois de « pics », en termes de nuisances (transmission de maladies) dues aux « moustiques tigres » (Aedes albopictus).
Il est important de savoir que 80 % des gîtes de reproduction se trouvent à l’intérieur des domiciles privés, sous la forme de toutes petites collections d’eaux stagnantes, sales ou propres. Il est indispensable de les supprimer ou d’empêcher les moustiques d’y accéder afin de prévenir toute prolifération.
La femelle pond ses œufs sur la partie sèche qui jouxte une surface d’eau et ceci dans toutes sortes de réceptacles : vases, fûts d’eau de pluie, pneus usagés, pièges à sable des bouches d’égouts, creux d’arbres en eau, etc.
La mise en eau de ces gîtes par la pluie permet le développement des larves et, après quelques jours, l’émergence des adultes.
À l’approche de l’hiver (quand les jours raccourcissent), les femelles pondent des œufs qui entrent en diapause (ou hivernation) : leur éclosion n’interviendra qu’au printemps suivant, les œufs étant résistants au froid et à l’assèchement. Ces adaptations biologiques confèrent à cette espèce tropicale une faculté d’adaptation à notre climat tempéré.
L’Entente Interdépartementale pour la Démoustication du littoral méditerranéen (EID) est l’opérateur public qui intervient à la fois dans le traitement des moustiques et dans la sensibilisation du public. Pour tout savoir sur le moustique tigre et sur les mesures à prendre pour éviter sa prolifération, rendez-vous sur le site : moustiquetigre.org
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Moustique-tigre, sa vie, son œuvre…
Voilà près une trentaine d’années qu’Aedes albopictus (le moustique-tigre) est présent en Europe occidentale : identifié en Albanie dès 1979, il est présent, notamment, en Italie depuis 1990. Depuis sa zone d’origine, le sud-est asiatique, il a essaimé à la surface de la planète à la faveur du commerce international, en particulier des pneumatiques usagés.
En 14 ans, quarante-deux départements colonisés
Un autre problème est, ensuite, celui de son extension de proche en proche par des moyens très classiques : les transports individuels et collectifs. Car le moustique-tigre Aedes albopictus prend lui aussi la voiture, le train ou l’autobus (entre autres), et pas seulement dans le coffre… C’est comme cela qu’il a franchi la frontière franco-italienne, en 2004 / 2005, du côté de Menton (Alpes-Maritimes), et qu’il a commencé à coloniser des territoires entiers. Après treize années, il a été identifié, fin 2017, dans 42 départements métropolitains, dans des proportions variées. Il est désormais bien implanté en Corse, en Provence-Alpes-Côte-d’Azur et dans la partie L-R de l’Occitanie. Il remonte la vallée du Rhône, à l’est, et le littoral atlantique, à l’ouest. Il a été trouvé jusqu’en région parisienne et en Alsace.
Présent en ex-Languedoc-Roussillon
C’est depuis 2011 / 2012 qu’il a commencé à investir l’ex-Languedoc-Roussillon, par le département du Gard. Fin 2017, il était installé dans 159 commune gardoises (dont Nîmes et Alès), 185 communes héraultaises (dont Montpellier, Sète et Béziers), 39 communes audoises (dont Narbonne et Carcassonne), 84 communes dans les P-O (dont Perpignan). Son extension continue vers le sud-ouest, puisqu’on le trouve aussi, à des degrés divers, dans les treize départements d’Occitanie…, jusqu’en Nouvelle-Aquitaine et au-delà.
Prévention
Les manières concrètes de se prémunir du moustique-tigre
Les femelles du moustique-tigre Aedes albopictus pondent leurs œufs à sec et/ou à la limite d’un niveau d’eau. À partir du milieu du printemps, lorsque les conditions climatiques sont favorables, les œufs éclosent dès qu’ils entrent en contact avec de l’eau (pluie, arrosage…) : ils donnent alors des larves qui, au bout de 5 à 6 jours, deviennent, après nymphose, des moustiques adultes et… piqueurs. Important : ce phénomène se produit avec des eaux propres comme sales.
Gîtes larvaires : un peu partout chez soi
Les « gîtes » de reproduction du moustique-tigre Aedes albopictus sont très souvent de micro dimension (à partir de quelques millilitres seulement), toujours en milieu urbain ou périurbain, jamais en milieux naturels humides ouverts. C’est une foultitude de petites collections d’eau artificielles telles que :
- seaux, vases, soucoupes.
- Fûts, citernes, récupérateurs d’eau.
- chéneaux et gouttières, bondes et rigoles.
- pneus, boîtes de conserve.
- et tout petit réceptacle d’eaux pluviales ou domestiques à découvert.
Ces « gîtes » de reproduction sont, en grande partie, « fabriqués » par l’Homme. Ils se trouvent, pour 80 % d’entre eux, au sein des domiciles privés : cours, jardins, terrasses, balcons… Il est impossible de les recenser tous et de les traiter systématiquement à l’état larvaire, car ils pullulent et sont aléatoires dans l’espace et dans le temps.
Pas d’eau pour les moustiques
Alors, si vous êtes dans cette situation, ne tergiversez pas : la façon la plus efficace de se protéger, en amont, de ces nuisances, c’est ranger, curer, protéger, couvrir (toiles moustiquaires) ou évacuer les eaux stagnantes. Ou, mieux encore : chaque fois que possible, supprimer physiquement ces gîtes. Et convaincre son voisinage de faire de même, car agir isolément n’est pas suffisant. Il faut se mobiliser collectivement.
Faisons équipe avant qu’il pique.
Privons-le d’eau !