Juive pendant la Seconde Guerre…

L’humanité ne tire pas les enseignements du passé. 75 ans après les horreurs de la Seconde Guerre, le monde est toujours confronté à la poussée des thèses racistes, nationalistes et antisémites.
D’où l’importance de transmettre aux jeunes générations les leçons de l’histoire.
Et pour cela, rien n’est plus efficace que le témoignage vivant. Le service archives municipales et patrimoine de la ville de Mèze, en partenariat avec l’ONACVG (Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre) a organisé une rencontre entre Edith Moskovic, déléguée régionale du Comité français pour Tad Vashem, organisatrice des remises de médailles et de diplômes de Juste parmi les nations, et les élèves de cinq classes des écoles élémentaires de Mèze.
Edith Moskovic est venue raconter son enfance de juive cachée pendant la guerre. Après les premières lois antisémites, sa famille est contrainte à l’exil dès 1935. En 1941, elle est finalement arrêtée par la gendarmerie française avec ses sept frères et sœurs et internée au camp du Rébécou dans les conditions des déportés de l’Europe asservie. La famille parvient à s’évader et à franchir la ligne de démarcation en Picardie. 
En septembre 1942, de nouvelles lois anti-juives d’exclusion totale poussent le père de famille à cacher ses huit enfants auprès de familles inconnues. Âgée de neuf ans, elle est confiée dans un premier temps à des voisins, dans le grenier où elle reste enfermée à clé, dans l’obscurité, sans pouvoir évaluer le nombre de jours passés. Elle est ensuite envoyée sous une nouvelle identité dans une institution catholique pour handicapés.
À la Libération, elle retrouve toute sa famille saine et sauve.
Depuis 1998, Edith Moskovic s’est donnée pour mission de témoigner sans relâche de son vécu d’enfant juive cachée auprès des jeunes avec un seul mot d’ordre : « transmettez ! ».
Une rencontre édifiante pour les jeunes Mézois qui ont pu se rendre compte que la Shoah, la déportation, les persécutions, ne sont pas que des mots et des images dans des livres d’histoire mais ont un visage fait de chair, de larmes et de plaies qui ne cicatriseront jamais.