Histoire de Mèze

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Le golfe du Lion à l'époque grecque et romaine.
Dans l'antiquité, Mèze se trouvait dans la lagune languedocienne. Parmi tous les étang, l’Etang de Thau était le plus important. C’est sur le site de la chapelle des Pénitents que l’on a retrouvé les premières traces de l’occupation de Mèze par les Phéniciens, probablement dès le VIIIème siècle av. JC. Le nom de Mèze viendrait d’ailleurs du phénicien Mansa qui signifie : « endroit élevé d’où s’élève une fumée » car le site devait être éclairé par un feu à côté de l’actuelle chapelle des Pénitents. Grâce à ses occupants navigateurs et commerçants, Mèze devint très vite un gîte d’étape. Un port fut construit dès le VIème siècle av. JC et Mèze connut la prospérité.

Les phocéens (Grecs d’Asie mineure) s’installèrent sur le site. Ils y ajoutèrent le désir d’une activité locale et la mise en valeur de ressources qu’offrait l’établissement. La richesse piscicole de l’Etang de Thau fut alors profitable. Ils auraient été les premiers à élever des huîtres, à acclimater la vigne et à exploiter les premières salines. Une tribu celtique, les volques, se surajouta. Pasteurs, ils sont devenus agriculteurs en se sédentarisant. Mèze fut une cité riche et prospère à l’occupation des Romains grâce à un trafic intense et à la culture de la vigne et de l’olivier. Comme les Grecs ont laissé l’empreinte de leur langue dans le vocabulaire de la pêche,les Romains laisseront des traces dans celui de la viticulture.

Au Moyen Age, après une période désastreuse due à l’invasion des Sarrasins, Mèze va renaître de ses cendres au 9ème siècle. Charlemagne, empereur, accueillit des espagnols dans un but économique et politique. Dans le cadre du nouveau système féodal en 844, deux fils d’une famille espagnole se partagent la seigneurie de Mèze. A la croisade des Albigeois, Mèze fut pris le 29 juillet en 1209 et sa seigneurie lui fut confisquée au profit de l’évêque d’Agde qui devient le seigneur dominant de l’ensemble de Mèze. Cet événement va profondément modifier la politique de Mèze et un esprit d’émancipation de la part du peuple ne va pas tarder à s’affirmer.

tableau_vigneAu XIVème siècle, Mèze connut une période d’émancipation et d’organisation dirigée par les consuls et un conseil général de la communauté, qui prenait des décisions sous le contrôle de l’évêque. La vie économique se concentrait en deux pôles, l’agriculture et la pêche, sans notable commerce et sans grands échanges. A la fin du siècle, après deux grandes périodes de peste, de disettes, et la ruine de la guerre de 100 ans, Mèze était diminuée.

Au temps de la guerre des religions, Mèze avait choisi de rester fidèle au roi, et est restée catholique. La guerre provoquée par les protestants enflamme tout le royaume. La ville est assiégée et c’est après quelques attaques que les assaillants se retirèrent contre le paiement d’une indemnité de 1500 livres. A l’aube du XVIIème siècle, Henry IV est enfin parvenu à imposer la paix dans le pays notamment avec l’Edit de Nantes.

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La chapelle des Pénitents blancs de Mèze
Les Pénitents blancs de Mèze ont existé durant trois siècles et marquent la vie sociale et religieuse de la communauté mézoise, les premiers frères Mézois se lancent dans une aventure d’actions de charité et d’aide morale et matérielle envers les plus démunis.
La paix revenue, et alors qu’une ère de prospérité s’amorce, une nouvelle guerre du Languedoc va une fois de plus mettre la ville en péril. Le climat se refroidissait et la peste de 1630 continuait de décimer la population. Mais le port et son commerce important ont permis de faire de Mèze une cité marchande et industrielle.

Entre le XVIIème et le XVIIIème siècle, Mèze connut de façon générale une vie économique prospère. Mais c’est à la fin du XIXème siècle que le grand commerce amena la ville à un complet épanouissement. La fabrication de l’eau de vie était l’activité principale de la ville, s’ajoutant à la pêche, l’agriculture, la tonnellerie, la distillerie et la batellerie. Puis une distillerie de haute qualité fut implantée par les frères Argand. La concurrence Sétoise et l’absence de soutien les conduisirent à la ruine. Mais c’est à ces grands méconnus que Mèze doit son étonnante prospérité au XIXème siècle.

Au XVIIIème siècle, une classe moyenne (bourgeoisie de commerce) se développe contrairement au bas peuple (pêcheurs, journaliers, ouvriers) dont la vie demeure bien misérable.

Malgré les fluctuations politiques et les changements de régime, Mèze demeurera maître de son destin pour devenir au XIXème siècle une des places importantes du commerce languedocien.

Le siècle de la tonnellerie, aux origines de l’âge d’or

En 1710, l’activité viticole mézoise était une véritable source de profits de part sa variété et sa qualité. La seconde activité qui faisait la renommée de la ville était l’élaboration d’un mets appelé la « Passerille ». La passerille consistait à faire macérer jusqu’à Pâques du raisin sec dans de la saumure.
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Activité de tonnellerie sur le port de Mèze au début du XXe siècle.
Les distilleries locales, héritières de l’oeuvre des Frères Argand, furent le véritable moteur de la vie économique mézoise au XVIIIème siècle. Dans la seconde moitié du XIXème siècle, la tonnellerie occupe 20% de la population active. Après 1908, l’économie mézoise tourne à plein régime. La Grande Guerre qui éclate en 1914 ne freinera pas l’activité commerciale de la ville et les vins ne cessent de voyager entre la France et son empire colonial.

 Le déclin de la Tonnellerie

Dès 1920, la tonnellerie essaye désespérément de compenser une inévitable perte de compétitivité. On assiste alors à la disparition des derniers tonneliers à Mèze et dans la Région. Pendant l’occupation, la ville vit au ralenti et la totalité des immeubles situés sur le port sont réquisitionnés. A la fin des années 40, le port de Mèze, hier encore si bouillonnant, si bruyant et si affairé, est un port qui agonise. Les industries, le commerce du vin et la tonnellerie déclinent, victimes du progrès, et surtout de la concurrence du grand port voisin. Le trafic de minerai remplace avantageusement celui du vin. L’élevage des huîtres et des moules se développe. La partie nord de l’Etang, de Balaruc à Sète s’industrialise et offre des possibilités de travail aux habitants de Mèze.

Les activités traditionnelles

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La pêche traditionnelle au "bouletchou"
La pêche à la clovissière se pratique avec une sorte de râteau que l’on jette dans l’eau pour gratter le fond. La clovissière est remontée à la force des bras afin de récolter l’éventuelle marchandise. La pêche au Bouletchou se fait avec un filet plombé et calé en arc de cercle afin de recueillir muges, loup et dorades.

Le port de Mèze en 1900
Le port de Mèze en 1900
Les vendanges étaient une période amenant un surcroît d’agitation car la main d’oeuvre était nombreuse : 300 chevaux, 200 ânes… La monoculture viticole qui reste à la merci des intempéries peut être source de prospérité comme de misère.










Origine des traditions

Les principales distractions étaient le jeu de ballon, les boules et les joutes. La jeunesse organisait les fêtes comme le capelet ou encore les joutes.

Le capelet était un jeu qui consistait à aller arracher un chapeau, au bout d’un mât soigneusement suifé et placé au ras de l’eau.

Dans ces fêtes dansaient le Boeuf et le Chevalet. Le Boeuf étant l’animal totémique de la ville au XIVème siècle, il est encore aujourd’hui présent dans toutes les manifestations publiques.
Le Bœuf de Mèze
Le Bœuf de Mèze
Le Chevalet de Mèze
Le Chevalet de Mèze
Les joutes languedociennes
Les joutes languedociennes
Le Capelet
Le Capelet